Compagnie de théâtre Le Cercle Karré Photo-club blinois

Et si… Un spectacle au-delà des frontières

Dans le cadre de ma résidence de journalisme, j’ai convoqué Jean-Luc Menuet, président du Photo-club blinois, à partir à la rencontre de la compagnie de théâtre Le Cercle Karré. C’est dans la salle de Bouvron que chaque semaine les comédiens de cette compagnie de théâtre gérée par l’Esat de Blain se retrouvent pour répéter le spectacle “Et si”. “Et si j’avais besoin de prendre l’air ? Pour fuir quoi ? Pour aller où ? Pour trouver quoi ?” Ce spectacle mis en scène par Fabrice Eveno fait se rejoindre sur scène des comédiens en situation de handicap et des comédiens associés. Anita, Antonio, Frédérick, Maxime, Méléhane et Ruddy se livrent sur scène avec justesse. Sans paroles, ils interrogent le voyage, les frontières et la solidarité. A l’heure où l’Europe est en train de vivre le Brexit, où l’Europe se referme face à la question migratoire, “Et si” s’inscrit par la force de sa mise en scène et de son thème dans des problématiques très actuelles.

Qui est Jean-Luc Menuet ? Un mot de la part du photographe et président du Photo-club blinois pour mieux le connaître : “Passionné de photos depuis toujours mais très actif dans ce domaine depuis ma retraite, fin 2012, avec relance et présidence du photo-club de Blain et investissement personnel important dans la photo.
Eclectique dans le choix des prises de vue, avec, cependant, une prédilection pour la photo humaniste. Capturer une attitude, une expression, une émotion, un sourire, un regard que ce soit ceux de mes proches, d’artistes en représentation, de tribuns (politiques ou militants), de réfugiés, d’exilés, de personnes en situation de handicaps, d’inconnus, est ce que je préfère. D’autant que cela permet, la rencontre, l’échange. Et la trace de l’homme, la peinture écaillée d’un vieux bateau, la rouille d’un outil, les griffures sur les pierres d’un mur, un graffiti …Les photographes et les oeuvres qui m’ont marqué :  James Nachtwey (Memoria), Depardon (La terre des paysans), Michel Thersiquel (A hauteur d’homme), Mathieu Pernot (Les Gorgan).”
Photos par Jean-Luc Menuet :

Antonio : En Portugais, on dit « chez nous, c’est là où on se sent bien, pour l’instant, je me sens bien ici, donc je suis ici »

Anita : « A la fin du spectacle, quand j’obtiens le passeport, j’ai l’impression de recevoir l’autorisation de rester en France, d’avoir un papier qui m’y autorise. Je me mets à la place de quelqu’un qui se dit : ça y est, je peux enfin vivre ici et je me sens extrêmement contente. »

A l’issue du spectacle, son metteur en scène Fabrice Eveno confie : “La musique soutient les comédiens sans paroles, l’idée est d’orienter le spectateur dans son émotion et dans sa narration du spectacle. Je dis souvent à mes comédiens : “Racontez-vous une histoire, pour que ça vous alimente, pour que ça vous entraîne dans une expression entière”. L’expression devient juste quand le comédien est bavard intérieurement. Je n’aime pas imposer aux spectateurs une histoire. Je veux qu’ils se racontent leur histoire, en fonction de qui ils sont, de ce qu’ils ont vécu, dans leur passé, dans leur culture ou même dans l’instant, d’où ils viennent, avec leur bonne ou mauvaise journée derrière eux…”

La compagnie de théâtre Le Cercle Karré se produit sur scène en France et en Europe. Renseignements : https://www.lecerclekarre.com/agora-light